jeudi 15 octobre 2015

La douceur des mots

Tout à fait par hasard, le pirate m'a rappelé que j'avais un peu de littérature à partager par ici. Un des ces livres qui vous tombe dans les mains par hasard, un jour où je flânais à la recherche de ... vraiment rien. Une rencontre décidée plus par le livre que par moi-même... quoique... il faut sans doute y regarder de plus près...
J'en avais parlé très très brièvement ici, et puis j'ai eu l'envie de le relire en juin dernier...



Avant de vous parler de ce petit livre et des frères et sœurs qui l'accompagnent, il faut que je vous avoue, qu'hormis les livres pour enfants, je n'ai jamais été une dévoreuse de livres. Je peux d'ailleurs vous dire que je me suis arrêtée de lire "Les Chouans" en édition folio très exactement à la page 64 (si, je vous assure, c'est véridique... je voulais me souvenir de la page, mais je n'ai jamais repris ma lecture). Quand j'étais plus jeune, au collège, je me souviens distinctement ne pas aimer énormément le français... j'attendais avec une certaine impatience d'arriver en première S, où j'aurai pu ENFIN avoir une part plus importante de matières scientifiques.
Et puis, le temps passe, et les mots ont su trouver une place toute particulière chez moi. Ils ont su m'apprivoiser, et j'ai aussi réussi à les aimer. Avec le recul, je crois aussi que certains profs de français ont réussi à mettre la petite graine qu'il fallait et que celle-ci a fini par germer après une longue hibernation... Il y a aussi la contribution de quelques réunions un peu interminables où, avec quelques collègues complices, nous nous amusions à y glisser quelques mots peu usités... Et, bien sûr, il y a eu ce blog... où l'écriture a fini par prendre une place importante dans mes divers loisirs personnels, plus particulièrement pour exprimer mes émotions et éventuellement mes bleus à l'âme.
Trouver le bon mot relève d'un jeu que j'aime beaucoup.
En découvrir d'autres est aussi sympathique.
Le seul inconvénient, si on peut parler ainsi, c'est que je deviens de plus en plus allergique à ceux qui font des fautes d'orthographe énormissimes...

Pour dire à quel point je me suis attaché aux mots et à leurs forces, j'avais même écrit, il y a longtemps:
"Les mots sont comme des molécules.
Certains font mal et peuvent vous empoisonner à petits feux. 
D'autres sont guérisseurs, caresses, réconforts, tendres. 
Et parfois leur absence peut-être un manque qui peut parfois plonger dans une certaine mélancolie malfaisante. Leur existence même prouve que l'évidence de sentiments d'un humain pour un autre ne l'est pas forcément pour l'autre."

Il y a donc quelques années, je suis tombée par hasard sur un livre d'Erik Orsenna qui s'intitule "La grammaire est une chanson douce". Le titre m'a aussi plus, et l'extrait au dos aussi... et il a eu récemment une résonance toute particulière, le hasard (toujours lui !) m'ayant conduit à le relire en juin dernier :
Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t’aime. Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps. Il me sembla qu’elle nous souriait, la petite phrase. Il me sembla qu’elle nous parlait : 
– Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j’ai trop travaillé. Il faut que je me repose. 
– Allons, allons, Je t’aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pied.  
Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi. Tout le monde dit et répète « Je t’aime ». Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s’usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver.
Il faut peu de choses, finalement, pour avoir envie d'ouvrir un livre...
Ce livre est le premier d'une série de plusieurs livres, que j'ai décidé de lire aussi...

Dans l'ordre, il y a:
"Les chevaliers du subjonctif", mais je l'ai moins aimé
puis, "La révolte des accents", sympa, mais je suis restée plus attachée au premier livre
puis, "Et si on dansait", à propos de la ponctuation, et que j'ai bien aimé aussi
et enfin "La fabrique des mots", que j'ai lu en deuxième et qui m'a aussi bien plu... sans doute pour la bonne raison que j'aime bien inventer des mots ! Dans ce tome, personne n'est oublié : des mots aux origines grecques ou latines, aux mots inventés plus tard, y compris les mots nés dans les banlieues toujours riches de créativité, quand on y réfléchit bien.

Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, le premier livre, n'est pas niais et j'ai beaucoup souri en lisant des insultes peu communes, que j'ai adopté rapidement : "nain de la couille" et "bec à merde". On ne sait jamais, ça peut servir...

Bref, ce livre est plein de douceur, de sourire et je l'ai dévoré d'une traite. Certes, il ne pèse pas lourd, mais les petits bonheurs sont toujours des moments à prendre!

lundi 12 octobre 2015

Croatie 3/3 - Paklenica

Enfin, pour le troisième jour, nous nous sommes baladés dans le parc de Paklenica, qui est le parc des fous d'escalade. Les parois des montagnes sont toutes équipées.



Mais il y a aussi des chemins balisés pour les randonneurs que nous sommes. Nous sommes ainsi montés sur Anica Kuk. Le chemin ressemble au début à n'importe quel chemin de randonnée, puis après, il se transforme en caillasse avec recherche des balises.



Sur le chemin, une petite boîte, genre boîte aux lettres :-)



Et au bout... une magnifique vue à 360° !



J'avoue que j'ai eu un peu peur pour le chemin du retour... de tomber dans la caillasse coupante, mais cela s'est bien passé...

En fin d'après-midi, le soleil a bien voulu nous offrir une jolie lumière...


Et le retour c'est fait en passant par le chemin qui passait à côté des sous-bois tapissés de jolis cyclamens...


Un joli voyage en somme...
Un grand bol d'oxygène aussi...
Et revoir ces images fait aussi du bien :-)
Et le partager aussi.

samedi 10 octobre 2015

Ma peine

Je n'avais pas trop l'intention de m'épancher sur ma peine personnelle qui me traverse moi et ma famille depuis la fin de l'été. Parce que, justement, c'est très personnel.

Mais il y a eu une goutte d'eau de trop. Celle qui fait que ça vous met de la rage et beaucoup de peine dans le cœur. Celle qui fait que je me dis que poser les mots m'aidera peut-être à évacuer tout cela. Peut-être.

Il faut, pour que vous compreniez, que je remonte un peu au début... au fond des choses douloureuses. Mon Papa est décédé début septembre. Ça a été extrêmement rapide. Le cancer nous l'a pris en a peine un mois. Les médecins nous ont dit que celui du pancréas était un des pires. Nous avons pu parler un peu avec lui avant qu'il s'endorme éternellement. J'ai versé mon lot de larmes, alors que je voulais rester forte devant lui pour ne pas lui faire de peine. J'ai pu prendre ma plume et partager avec lui un petit paquet de souvenirs qui trottaient dans ma tête. Il venait de fêter ses soixante ans, un beau chiffre, tout rond, comme ma Maman. Ma sœur et mon frère et moi voulions leur offrir un petit week end en amoureux... mais nous n'avons pas eu le temps.
Et puis, le quotidien reprend le dessus peu à peu, le temps panse les blessures et on fait ce qu'on peut pour être là le plus possible pour ceux qui restent. Les souvenirs restent aussi. Son sourire gravé à jamais dans ma mémoire, son humour et son rire, entre autres choses.

Et voilà que, cette semaine, ma Maman m'appelle : son logement a été cambriolé. En plus de 20 ans de domiciliation au même endroit, c'est la première fois. A la peine s'ajoute la colère et la conviction que ce n'est pas arrivé par hasard. Un ou des "pro" qui dégonde une porte fenêtre sans problème, qui prend la peine de pousser un meuble près de la porte d'entrée pour avoir le temps de prendre la fuite "au cas où". 
Le constat amer de retrouver des papiers partout. 
Les amis essaient de consoler en disant que, heureusement, rien n'a été vandalisé, que ma Maman n'était pas là à ce moment. 
La rancœur de constater que ce qui est pris c'est le PC de ma Maman avec des données et des photos auquelles elle tenait, et évidemment d'autres bijoux avec une valeur affective certaine. La montre de mon Papa est partie aussi... un des objets auquel ma Maman tenait beaucoup. J'imagine parce que c'est la mesure du temps qui passe, mais surtout parce qu'une montre, c'est un objet qu'on ne quitte jamais ou presque... c'était un souvenir de lui, un vrai beau souvenir.
La colère de constater que les officines de pompes funèbres affichent les faire-part avec les adresses dans leur devanture... et se dire que ce n'est pas un hasard. 
Et la tristesse de savoir que la police ne pourra pas faire grand chose: c'est si facile à écouler de l'or et un PC...
Chercher sur le net, au cas où, mais en sachant parfaitement que c'est vain.

Par dessus tout ça, la colère et la peine immense de savoir que sa Maman aura encore un peu plus de peine à porter, alors que justement, elle commençait à peine à aller un tout tout petit peu mieux.
L'envie incommensurable de retrouver ce type et de lui foutre un coup de genou "là où je pense", de lui souhaiter le pire, parce qu'au fond de moi, je trouve que c'est manquer d'humanité que de faire ça.

Et puis attendre.
Attendre que la colère passe, cette colère qui ne fait que cacher une peine immense. Cette colère qui rouvre béante les plaies encore fraîches de la disparition de mon Papa.
Et essayer de se convaincre pour se consoler, que le plus important c'est de bien garder au fond de soi, tous les souvenirs que l'on a. Se rappeler son sourire et ses pattes d'oies au coin des yeux, sa manière de bougonner quand il était un peu fâché ou qu'il n'arrivait pas à faire quelque chose, son humour que Maman ne comprenait pas toujours et qui me faisait aussi sourire. Les derniers moments aussi, où on se dit les choses qu'on ne dit pas toujours assez. 

Essayer de se persuader que c'est bien là le plus précieux, même si on a dû mal à s'en convaincre soi-même.
Et beaucoup penser à sa Maman. Très fort. Peut-être plus qu'elle ne le pense elle-même.

jeudi 8 octobre 2015

Croatie 2/3 - Lacs de Plitvice

Pour le deuxième jour, nous sommes partis pour voir le parc national des les lacs de Plitvice. J'ai vraiment adoré ce lieu. Encore une fois, il s'agit d'une succession de lac et de cascades. A cela il faut ajouter la couleur de l'eau turquoise et la jolie lumière de ce tout début de printemps... Le bruit des cascades peut devenir parfois assourdissant, mais il a aussi son charme, même si j'avoue qu'on apprécie aussi un peu le calme retrouvé en fin de journée.
Les gouttelettes d'eau apportent aussi une jolie brume rendant certains clichés remplis d'une atmosphère un peu mystérieuse et douce à la fois.

Sans plus attendre... voici les jolies images !










mardi 6 octobre 2015

Croatie 1/3 - Parc national Krka

En printemps dernier (il me semble déjà que cela fait une petite éternité), ma Moitié et moi sommes retournés en Croatie pour admirer les beaux parcs nationaux de ce joli pays, 8 ans après notre premier voyage du côté de Dubrovnik, dans le sud de la Croatie.

Premier parc national visité : Krka. Alors, je vous vois d'ici en train d'essayer de prononcer le nom de ce lieu. Donc, non, ça ne prononce pas "Kreuka" ou "Krakra" mais "Keurka". C'est une succession de lacs et de cascades qui s’enchaînent les unes aux autres avec un joli petit parcours en bois. L'eau est très claire, cela m'impressionne toujours.
Trêve de blabla, les images !

Petits poissons de l'eau :-) 



Le petit chemin en bois



Le parc permet aussi d'accéder à 2 autres sites. Après une petite halte sur l'île de Visovac où il y a un petit monastère... et des tables rigolotes, nous nous sommes dirigés vers les Roski slap.

sympa comme table ! :-)

Pour les Roski Slap, il s'agit de toutes petites cascades très nombreuses qui s'enchaînent les unes aux autres. Mais pour vraiment les admirer... il faut monter les 517 marches... Non, je ne les ai pas comptées, on les a comptées pour moi, mais je n'ai pas pris la peine de vérifier :

Je ne parle pas de la petite grotte, qui est toute petite et sans grand intérêt à mes yeux.

Il faut préciser que l'accès à l'île de Visovac et au Roski Slap s'effectue en bateau. L'escale pour le Roski Slap était courte, nous avons donc monté les marches en peu de temps... Mes cuisses me l'ont bien rappelé le lendemain !
Mais la vue était juste superbe :



Après, il faut aussi s'imaginer tous ces jolis clichés avec le bruit des cascades d'eau... ce qui est très plaisant... au début :-)

La suite dans un prochain numéro :-)